Kenya / Comment assurer le développement alors que le Basin Tana est entrain de disparaitre

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Le 29 septembre 2019, Wetlands International a lancé sa dernière étude sur l’évaluation économique des écosystèmes du Bassin Tana à Nairobi, Kenya. Cette importante étude vitale pour l’avenir du fleuve Tana met l’accent sur l’impérieuse nécessité de la planification du développement et de la répartition des ressources en eau ainsi que l’évaluation de la gestion des écosystèmes dans le bassin du Tana.

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L’événement a réuni plus de 100 parties prenantes issues de différentes organisations gouvernementales kenyanes, des instituts de recherche et des ONGs. Le message clé est que, si vous voulez récolter au maximum les avantages de diverses interventions dans le bassin du fleuve Tana, vous devez alors planifier soigneusement la répartition de l’eau en tenant compte de 3 éléments essentiels:

  • les valeurs de la nature doivent être prises en compte explicitement dans les décisions liées à l’eau ;
  • la répartition de l’eau devrait être basée sur une approche inclusive de l’évaluation des besoins en eau et faite de manière participative ;
  • la répartition de l’eau utilise des preuves à partir des évaluations de l’ensemble du bassin pour éviter les pertes de bien-être dues à des conséquences imprévues et les questions d’équité.

Cette étude se penche par exemple sur le rôle des mangroves du Delta Tana pour les communautés locales. M. Awahd Hassan, Président du Forum communautaire de Kipini pour la Conservation de la Mangrove, a expliqué comment les mangroves fournissent des services pour leurs moyens de subsistance tels que le poisson, le bois de chauffe et les matériaux de construction. De plus, ils apprécient le fait que les mangroves constituent des zones de nurseries pour les poissons et leur rôle de protection contre les inondations. Il a été constaté que toutes ces différentes valeurs représentent une valeur économique totale d’environ 2,5 millions de dollars par an. Un montant à ne pas tout simplement ignorer au moment où il est clair que la zone de mangrove du delta ne cesse de se réduire.

M. Geoffrey Wachira de l’Autorité de gestion des ressources en eau du Kenya, a affirmé que les associations d’utilisateurs des ressources en eau (un mécanisme pour accroître la participation des communautés de base) n’ont pas toujours pas eu des résultats probants et ont besoin de beaucoup plus de renforcement de capacités. Wetlands International et l’UICN se référent actuellement à une nouvelle réalité du Kenya dans l’allocation des ressources en eau. Comme résultat de la dévolution, le bassin Tana est devenu un bassin trans-comté. La planification de l’eau doit donc s’adapter à cette nouvelle structure de gouvernance avec les gouvernements de comtés qui veulent de plus en plus être impliqués pour obtenir de l’eau pour leurs ambitions.

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L’étude comprend également une évaluation intégrée des coûts et avantages des développements actuels et futurs et ” l’utilisation de la nature’’. Elle montre que les évolutions passées comme la production d’hydroélectricité ont apporté le bien-être dans le bassin avec un ratio élevé des coûts de prestations. La contribution des interventions prévues supplémentaires au renforcement du bien-être sera considérablement moins importante. Cela montre que les ressources en eau du bassin se raréfient et deviennent un facteur limitant dans l’élargissement de l’aide sociale. Dans de tels cas, des compromis commencent à se développer avec de nouvelles activités économiques semblant apporter des avantages à y regarder de plus prés mais qui en réalité, créent des coûts plus élevés ailleurs ou à l’avenir quand on les regarde dans une perspective plus large.

Dr Joakim Harlin du PNUE, a reconnu l’importance de ces études en s’exprimant lors du lancement. “Les analyses comme celles-ci, où la valeur des services de l’environnement et de l’écosystème sont prises en compte, sont essentielles pour la compréhension des possibilités et des compromis pour la gestion et le développement durable du bassin du fleuve Tana. Nous avons 14 ans d’avance sur nous pour réaliser la vision 2030, au cours de ces années, lamise en œuvre de la Stratégie de gestion du sous-bassin Tana sera également entreprise. Le PNUE espère continuer d’être un partenaire stratégique à l’appui de et en alignement de ces deux ambitions“, a déclaré Dr Harlin de la Division des écosystèmes du PNUE.

En prélude à la cérémonie, un documentaire sur les expériences de Wetlands International dans le Basin du fleuve Tana a été diffusée sur la télévision kenyane et Julie Mulonga, Chargée de Programme de Wetlands International au Kenya a été interviewée par la meme chaine sur l’importance de l’étude la première du genre à être réalisée au Kenya.

Ce lancement a eu lieu dans le cadre des Partenaires pour la Résilience, qui aborde les aspects de résilience  de développement des investissements à grande échelle.