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L’école est un relais privilégié pour la conservation du Saloum

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Dans le cadre du programme Mangrove Capital Africa, Wetlands International Afrique en partenariat avec l’Inspection d’académie de Fatick a procédé  à l’évaluation de la phase pilote du réseau des “Clubs Mangrove” du Saloum. L’atelier s’est tenu du 10 au 11 juillet  2019 à l’hôtel le Pélican du Saloum. Il regroupait le Staff WIA, les Encadreurs des clubs Mangrove, les représentants des quatre  IEF et ceux de l’IA de Fatick. L’inspecteur d’académie empêché  à l’ouverture de la session a tenu à être présent à la cérémonie de clôture.

Encadreurs de clubs mangrove lors de la réunion d'évaluationIl était question au cours  de cet  l’atelier, d’évaluer le programme de la phase pilote selon le protocole signé avec l’Inspection d’académie, de faire ressortir les faiblesses liées à la mise en œuvre des activités convenues. Enfin les leçons apprises nous permettront de formuler des propositions pratiques pour la 2e phase du projet. Le critère étant la pierre angulaire de l’évaluation ainsi l’efficacité, l’efficience, la pertinence, la durabilité et la participation sont retenues pour nous servir de baromètre.

  • Le 1er jour de l’atelier  était  consacré à une évaluation globale des activités, suivie de restitutions et de synthèses (en faisant  ressortir les succès et les faiblesses, les leçons apprises sur le plan pédagogique et opérationnel, y compris l’utilisation du module élaboré pour les enseignants, la supervision, le niveau de participation des élèves, la viabilité des clubs, lien clubs et performances scolaires)
  • Les activités de la 2e journée concernent essentiellement  les perspectives concrètes pour la phase 2.

Pour les modalités de travail les participants étaient repartis en quatre ateliers. Le premier  regroupait les encadreurs de club des IEF de Fatick et Gossas,

Le deuxième groupe concernait les encadreurs de l’IEF de FOUNDIOUGNE qui avait présenté le plus grands nombre de participants, la mangrove étant plus présente dans cette zone du bassin du Saloum.

Le troisième atelier était constitué des encadreurs de l’IEF de Diofior complétés par  une partie de ceux de l’IEF de Foundiougne.

Enfin l’atelier des institutionnels regroupait les représentants des quatre IEF et ceux de l’IA.

A l’entame des travaux tous les groupes ont travaillé sur la même consigne mais avec des contenus différents ; la consigne était la suivante :

  • Faire l’évaluation des activités réalisées
  • Faire une analyse SWOT (Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces)
  • Faire ressortir les leçons apprises

Le groupe des institutionnels s’est penché naturellement sur les activités planifiées conformément au protocole signé entre l’IA et Wetlands International Afrique.

Les activités de ce dernier groupe  sont déclinées comme suit :

  • Atelier de formation des encadreurs tenus au mois de novembre 2017
  • La mise en place des clubs environnement
  • L’atelier de conception de modules de formation
  • l’Edition du manuel environnement mangrove
  • Appui aux activités des CEM (Club Environnement Mangrove)
  • supervisions des enseignants
  • Concours de production sur la mangrove
  • Le suivi-évaluation
  • Feuille de route pour l’intégration dans les curricula officiels

Les trois autres groupes ont travaillé sur les  activités qui suivent  planifiées par les Clubs :

  • Connaissance de la mangrove
  • La biodiversité
  • L’importance de la mangrove
  • Facteurs de dégradation
  • Les techniques de gestion de la mangrove

Wetlands International Afrique en partenariat avec l’Inspection d’Académie de Fatick a mis en place un projet de formation pour la connaissance et la sauvegarde de l’écosystème mangrove au profit des professeurs, des enseignants, des élèves et des communautés. C’est ainsi que 27 écoles ont été choisies et dotées de clubs environnement mangrove (CEM).

Un plan d’action a été établi et devait être déroulé par les différents clubs.
Après deux (2) ans d’activité, les CEM ont réalisé la quasi-totalité du plan d’action (sortie pédagogique, projection de film, sketchs, exposés, conférences, des panels pour sensibiliser les populations, animation pédagogique avec des personnes ressources) selon les réalités du milieu. Des activités de reboisement ont été aussi réalisées ainsi que l’organisation de la journée mondiale de l’environnement.

Le groupe des institutionnels a retenu entre autres forces la pertinence de la formation  dont les modules sont conçus par les enseignant eux-mêmes, ce qui a permis de capaciter 54 encadreurs de CEM. L’appui des clubs et  l’édition du manuel environnement  sous forme de guide  ont été d’une importance capitale pour la réalisation des activités. La supervision, le suivi –évaluation  menés régulièrement ont permis de se rendre compte de la fonctionnalité assez satisfaisante des clubs.

Pour l’analyse SWOT (forces, faiblesses, opportunités, menaces) chaque groupe a essayé en ce qui le concerne de relever les forces déjà perceptibles au niveau des activités réalisées et les faiblesses internes mais aussi de mettre en évidence les opportunités et les menaces à l’externe. Par conséquent l’absence de formation continue  pour les encadreurs , l’inexistence de mangroves dans certaines zones ,le manque de dynamisme de certains encadreurs, le déficit de supports , l’absence d’ouverture aux autres, l’éloignement de certains clubs des sites de mangrove et l’insuffisance de moyens peuvent compromettre grandement à la réalisation des activités .

Par ailleurs la mobilité des enseignants, le  manque de collaboration de certains chefs d’établissement et la taille du club sont retenus comme étant des catalyseurs au dysfonctionnement des CEM. Le non-respect des propositions du jury pour la production sur la mangrove et les supervisions limitées ont été  des sources de démotivation des encadreurs. Enfin l’exploitation du manuel a révélé qu’il renferme des coquilles aussi bien dans le fond que dans la forme et sa réédition en nombre suffisant d’exemplaires  est plus que nécessaire pour que chaque acteur puisse en disposer avant le démarrage de la phase 2 du projet.

Les opportunités concernent essentiellement les points suivant :

  • Ouverture,
  • partenariat,
  • formation continue et des mises à niveau
  • mutualisation des clubs pour la réalisation de certaines activités,
  • délivrance des attestations aux encadreurs…
  • Appui des bonnes volontés ou des  collectivités territoriales

La mise en œuvre des activités  d’enseignement sur l’environnement nécessite beaucoup de travail de terrain (être en contact direct avec la mangrove) :

  • Changement de comportement avec le respect de l’environnement qui est un fait très apprécié par les populations locales surtout dans les zones de mangrove. En effet, ces dites populations tirent beaucoup de profits dans la mangrove d’où l’intérêt qu’elles portent aux activités des clubs environnements mangrove.
  • La mise en place des clubs environnement mangrove nous a offert l’opportunité de découvrir beaucoup de sites historiques qui restaient jusqu’alors inconnus par les élèves et les encadreurs dont les îles aux coquillages (delta du Saloum) et aux oiseaux ainsi que « le fromager du millénaire de Missirah », l’aire marine communautaire protégée (AMCP) Bamboung et le parc national du delta du Saloum (PNDS).

Les activités du club nous ont permis de comprendre les menaces de destruction de la mangrove dues à l’action anthropique avec des pertes de superficies estimées à 2000 hectares dans le Delta du Saloum sur les 55000 que comptait la zone avant les dix dernières années. Par conséquent, ces activités permettent de jeter les bases de l’éducation au développement durable pour un nouveau type de citoyen ayant acquis une prise de conscience pour un changement réel de comportement.

L’ensemble de ces activités  a permis de connaitre la mangrove, la biodiversité, l’importance, la maitrise des formes de dégradations,  les techniques de préservation et les solutions  à entreprendre pour mieux agir.

Pour l’essentiel on peut retenir comme leçons apprises : le  savoir, le savoir-faire et le savoir-être acquis en respectant la logique pédagogique suivante :

  • Apprendre
  • Connaitre
  • Agir

Les travaux de la deuxième journée étaient consacrés essentiellement sur les perspectives.

Pour atteindre les objectif  de la phase 2 l’accent doit être mis principalement  selon les travaux de groupe sur :

  • Le renforcement des capacités des encadreurs sur les thèmes : Pédologie, écologie, reboisement, économie verte ;
  • L’augmentation des subventions accordées aux clubs pour une couverture intégrale des activités ;
  • La motivation des encadreurs pour plus d’engagement ;
  • L’implication renforcée des populations pour faciliter les journées de reboisement et de sensibilisation ;
  • L’organisation d’une journée régionale ou départementale de partage entre clubs du réseau environnement mangrove (élèves / encadreurs) ;
  • La recherche de parrains au niveau des autorités territoriales pour plus de visibilité des  clubs environnement mangrove ;
  • L’organisation d’un camp de reboisement chaque année ;
  • La décentralisation des informations  au niveau des IEF ;
  • L’augmentation de l’appui destiné aux clubs ;
  • La réédition du document, l’élaboration   de brochures adaptées aux niveaux des apprenants;
  • l’hivernage étant un moment propice pour le reboisement, choisir un site et regrouper les différents CEM et leurs encadreurs pour cette activité.
  • La Révision des modalités  d’organisation du concours de production sur la mangrove ;
  • La visite de site lors des prochaines formations ;
  • L’augmentation de la taille des clubs et le renouvellement de leurs membres ;
  • des notes de service à l’endroit des chefs d’établissement ;
  • La transmission à temps des rapports par la voie hiérarchique ;
  • Le respect de la périodicité des rapports.

Apres l’évaluation de l’atelier, des recommandations fermes ont été formulées sous forme de contrat d’objectifs  que chaque partie s’est engagée à respecter. La cérémonie de clôture était présidée par l’inspecteur d’académie qui n’a pas manqué de magnifier le partenariat et de rappeler l’importance de la mangrove dans le bassin du Saloum. Enfin l’Inspecteur termine en insistant sur le fait que  l’école est un relais privilégié pour faire prendre conscience de notre dépendance à l’environnement et de l’importance de sa préservation et déclare close à 14h 10mn l’atelier d’évaluation du programme d’éducation environnementale : la mangrove à l’école.